Cette année d’élections est particulièrement animée. Les élections européennes n’ont pas changé la dynamique de l’Union : Ursula Von der Leyen a été de nouveau proposée par les dirigeants des 27 à la présidence de la Commission Européenne [1], malgré ses "négociations" par SMS pour l’achat des doses Pfizer pour COVID-19 à hauteur de 36 milliards d’euros [2], ou encore son discours guerrier en soutien à Volodymyr Zelenski, quoi qu’il en coûte à l’Union, ou aux Ukrainiens d’ailleurs. Qu’elle soit confirmée ou non par le Parlement européen, l’oligarchie continuera à tenter de conserver ses privilèges.
Dans la foulée des élections européennes, notre président de la République a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale, pour des raisons encore assez incomprises, dans le délai le plus court défini par la Constitution [3]. Le résultat est une assemblée divisée dans des tractations, négociations et surtout constituée de groupes figés dans leur idéologie. Loin de l’intérêt général, les groupes parlementaires seront capables de voter contre une loi qui irait dans l’intérêt commun, uniquement par principe car proposé par le camp adverse… ou comment montrer l’exemple à ses concitoyens pour débattre, écouter, dans la bienveillance, se concentrer sur les idées et non s’attaquer aux personnes, aux alliances. Sur ce sujet, François Chatel nous propose dans ce numéro un article mettant en perspective les partis politiques, et la démocratie au sens originel.
Pendant ce temps-là, le seul représentant européen à passer véritablement à l’action pour la paix en Ukraine est Viktor Orban, à l’occasion de sa prise de la présidence du Conseil de l’Union. En effet, depuis le 1er juillet, il a rencontré les parties en conflit et des pays influents : le 2 juillet 2024 Volodymyr Zelensky à Kiev, le 5 juillet Vladimir Poutine à Moscou, le 8 juillet Xi Jinping à Pékin, le 11 juillet l’ancien président américain Donald Trump en Floride. Ne serait-ce pas de la part de ce politicien positionné à l’extrême droite, ce qu’on attendrait de la diplomatie française, de rencontrer les acteurs majeurs et travailler à l’apaisement, plutôt que d’entretenir le conflit ?
Et que penser de l’arrivée des élections américaines ? Entre le débat télévisé entre les deux favoris Donald Trump et Joseph Biden, qui a montré le président en exercice en difficulté pour terminer ses phrases — sénile ? —, au point que le New York Times l’a appelé à se retirer de la course [4], et la tentative d’assassinat en plein meeting de Donald Trump ?
Dans ce chaos politique, nous ne pouvons qu’espérer que des structures harmonieuses puissent émerger. C’est le cas dans la nature, grâce à des processus d’auto-organisation. Pourquoi pas dans les structures sociales humaines ? Dans ces conditions, François chatel continue dans ce numéro ses réflexions sur la démocratie, cette fois face au capitalisme, démontrant ainsi la nécessité de construire un monde différent.