La plupart des gens ne se posent pas la question de la création monétaire. On utilise la monnaie tous les jours sans vraiment savoir d’où elle vient. Qui crée les unités de monnaie qu’on a sur nos comptes en banque ?
La monnaie euro, comme les autres monnaies bancaires, n’est pas créée par les États ni par les banques centrales. La monnaie que nous utilisons au quotidien est créée à 95 % par les banques privées à partir de rien (ex-nihilo) lorsque quelqu’un souscrit un emprunt. Chaque euro en circulation vient d’un emprunt, il a été créé en échange d’une reconnaissance de dette. C’est pourquoi elle est appelée monnaie-dette.
Ce principe de création monétaire favorise les plus riches et participe à l’accroissement des inégalités. L’obligation de rembourser des intérêts en plus du capital entraîne une course à la croissance pour éviter l’effondrement du système, provoquant des crises récurrentes quand la croissance ne suffit pas.
Son origine
Il existe une nouvelle monnaie, différente de toutes les autres. Cette monnaie à été imaginée par le mathématicien français Stéphane Laborde, après la nième crise financière de 2008.
Cette monnaie s’inspire d’abord des principes du logiciel libre, dans le sens ou cette monnaie laisse libres ceux qui l’utilisent d’en faire ce qu’ils veulent. Cette monnaie, c’est la mise en application d’une formule mathématique économique, c’est une réponse pour rendre tout individu égal à tous les autres vis-à-vis de la création monétaire, en s’appuyant sur une savante équation en rapport avec l’espérance de vie humaine.
Cette monnaie libère l’utilisateur : de la banque, de la dette et de toute institution centralisée. La monnaie libre n’est pas créée par les banquiers (déjà riches de leur héritage), ni par des "mineurs" (riches de puissance de calcul), mais par les humains à parts égales sous forme d’un dividende universel (DU), perçu chaque jour, du simple fait qu’ils soient vivants [1].
La Ğ1
Cette monnaie s’appelle la Ğ1 (prononcer june), elle est en circulation depuis le 8 mars 2017. À ce jour, avec 7 ans d’existence, elle est utilisée par approximativement 8 500 personnes dans le monde, essentiellement en France.
Cette monnaie est toute jeune, donc encore peu répandue, mais dans une ou deux générations, elle pourrait devenir la monnaie principale de la majorité des êtres humains.
Il s’agit bien d’une crypto-monnaie, mais contrairement aux autres, tel le bitcoin, la Ğ1 est très peu gourmande en énergie. Le protocole a été conçu pour fonctionner sur de tout petits ordinateurs (Raspberry Pi, Arduino…) en faisant en sorte de ne pas favoriser la puissance de calcul. Au contraire, les personnes ayant une puissance plus grande sont pénalisées. Ce qui en fait la crypto-monnaie la plus écologique.
La Ğ1 n’est pas une monnaie virtuelle plus que l’euro ou le dollar, qui ne sont que des écritures sur des livres de comptes gérés par les banquiers. Ces comptes sont d’ailleurs également hébergés sur des serveurs centralisés qui sont aussi de grands consommateurs d’énergie.
Par contre, à l’inverse de l’euro ou du dollar, personne ne peut prendre la main sur la création monétaire, et donc le cours de la Ğ1, ni sur la mise à disposition de cette monnaie, contrairement à ce qu’ont vécu les grecs il n’y a pas si longtemps. Le système décentralisé de la Ğ1 garantit un accès à ses Ğ1 à partir de n’importe quel terminal connecté à l’Internet.
Utilisation
Pour utiliser cette monnaie [2], il suffit de télécharger et installer une application [3] sur son ordinateur, puis d’ouvrir un compte en respectant quelques consignes de sécurité. L’application est également disponible en téléchargement sur les téléphones mobiles.
Le compte créé démarre à zéro et ne pourra jamais être négatif. Il est nécessaire de commencer par vendre quelques biens ou services pour gagner les premières Ğ1. Il existe même un site de petites annonces [4]. Il est bien sûr possible d’utiliser d’autres sites d’annonces en précisant les mots-clés #g1 #monnaie-libre #duniter pour dire que la Ğ1 est acceptée. C’est un autre moyen de faire connaître la monnaie libre.
Les échanges de biens se font aussi beaucoup lors d’apéros-rencontres ğmarchés, où les anciens accueillent les nouveaux dans un espace convivial, et où chacun est invité à se faire connaître, à poser ses questions. Ces rencontres ont lieu un peu partout en France, tous les mois dans les grandes agglomérations [5]. Il existe des groupes locaux plus ou moins développés suivant les régions [6].
À aucun moment il n’est demandé de payer en euro ou autre monnaie non libre, pour acheter des Ğ1. Pour obtenir de la Ğ1, il suffit de faire l’effort d’aller à la rencontre des autres utilisateurs.
Après quelques échanges payés en Ğ1, l’utilisateur reconnu par les autres membres peut, s’il le souhaite, devenir membre à son tour et participer à la création monétaire par le simple fait d’être vivant. Chaque jour une petite quantité de Ğ1 s’ajoutera sur son compte, c’est le Dividende Universel.
Une monnaie pour partager
À l’usage, cette monnaie ressemble à un mélange entre bitcoin et système d’échange local, en reprenant le meilleur des deux systèmes.
Il est déjà possible d’acheter et vendre des services, des biens d’occasion, ou des produits artisanaux comme des confitures ou des légumes. On peut se faire héberger dans différents endroits du globe en payant en Ğ1. Des ventes de véhicule d’occasion, et même de logement se font en Ğ1.
Ces échanges rassemblent les gens, créent du lien, des partages, et expérimentent une économie plus juste et plus humaine. C’est un changement de paradigme. Ce système est libre, joyeux, et ouvre tout un champ de possibles.