Cher Monsieur,
[Vous écrivez sur le couvre-feu] très justement « Pire, nous nous y habituons ». J’ajoute : pas seulement au couvre-feu mais aussi aux masques, à la distanciation, aux interdictions de réunions et de fêtes, etc., toutes choses qui sont une atteinte quotidienne à la chaleur et à la richesse de nos relations humaines, et que je qualifie de crime subtil contre l’humanité.
Oui, apparemment de nombreux Belges s’habituent à être traités comme des êtres sans intelligence, sans sensibilité, sans conscience, sans libre-arbitre : autrement dit, traités au mieux comme des enfants irresponsables, au pire comme du bétail...
Ces obligations et restrictions que nous subissons depuis bientôt un an sont une insulte à notre dignité humaine : en cas d’épidémie véritablement dangereuse, tout le monde (sauf les inconscients, les jeunes enfants ou les fous) observe spontanément un comportement responsable pour éviter la contamination et en protéger les autres. Il est infantilisant d’imposer autoritairement ces mesures, et inhumain de les maintenir si longtemps. Absurde aussi car inutile : la Suède, et les Pays-Bas dans une moindre mesure, en ont fait la preuve dès la première vague, sans confinement ni masque, ils ont eu moins de décès que les pays très confinés.
Beaucoup de gens s’habituent à être ainsi infantilisés, soumis, réduits à l’obéissance, parce qu’ils ont peur, ils sont victimes de la psychose créée et entretenue par les informations et les chiffres toujours alarmants communiqués chaque jour par nos experts (et docilement relayés par la presse...!).
Je vous rappelle la définition de ’psychose’, figurant en exergue de « Quand la psychose fait dérailler le monde », cet excellent petit ouvrage que LLB [1] a fort opportunément commenté : « Trouble mental caractérisé par une désorganisation de la personnalité, la perte du réel et la transformation en délire de l’expérience vécue ».
On ne saurait mieux décrire la situation où se trouve notre société. Une grande partie de la population est atteinte, et chose très grave, une partie du corps médical et scientifique, et certains de nos ministres.
Heureusement nous sommes de plus en plus nombreux à ne pas nous habituer, à ne pas succomber au délire ambiant et à garder contact avec le réel. Je voudrais dans cette lettre vous brosser un tableau de ce réel, vous décrire comment je vois la réalité de ce que nous vivons depuis mars 2020.
La réalité de base est que depuis le mois de mai l’épidémie est terminée. Une épidémie, c’est une grosse vague de malades, or celle-ci s’est terminée en avril et il n’y a plus eu de cas Covid-19 dans les USI [2] jusqu’au mois de septembre. Dès le mois de mai, le confinement aurait donc du être levé complètement et nous aurions dû retrouver une vie tout à fait normale, et pleinement jouir du printemps et de l’été, renforçant ainsi notre santé de base pour arriver en forme à la saison froide.
Au lieu de cela, des restrictions ont été maintenues, le port du masque est devenu obligatoire, le stress et la peur n’ont fait que s’amplifier, et en plus on a commencé à tester au moment où ce n’était plus nécessaire. Car cela n’a pas de sens de tester quand la vague épidémique de malades est passée : les tests positifs font croire, à tort, que l’épidémie reste menaçante alors qu’elle est terminée. C’est exactement ce qu’il s’est passé : on a commencé à détecter et compter les tests positifs, erronément appelés ’nouvelles con-taminations’, et les chiffres ont évidemment grimpé, non pas parce qu’il y avait plus de ’contaminations’ mais parce qu’on effectuait plus de tests !
Ces chiffres étaient donc faussement alarmants, car d’une part il ne s’agissait pas de grands malades comme en mars-avril mais de porteurs sains ou peu malades, et d’autre part il ne s’agissait pas de ’nouvelles contaminations’ mais de nouvelles détections de porteurs du virus, un virus qui n’est pas un danger public car il n’est dangereux que pour 5 % environ de la population. Néanmoins, ces chiffres et ces annonces biaisés ont ’justifié’ la reprise des messages alarmistes, agitant la menace du ’virus qui circule toujours’ et le spectre d’une seconde vague, nourrissant ainsi le stress et la peur, et leurs effets immunodépresseurs bien connus. Comme une prophétie auto-réalisatrice, on créait les conditions pour que survienne effectivement une seconde vague de malades...
Sur ces entrefaites arrivent comme chaque année le refroidissement du temps et la campagne de vaccination grippale : deux facteurs qui, en plus du stress et des émotions négatives, font fléchir la résistance immunitaire de base non spécifique (Quand l’immunité spécifique par anticorps augmente, suite à une vaccination par exemple, l’immunité non spécifique, la plus importante, diminue automatiquement. Et le temps plus froid prédispose aux affections respiratoires, c’est bien connu). Donc les personnes les plus fragiles, surtout celles qui sont stressées, effrayées, tristes, déprimées, et celles qui ont reçu le vaccin contre la grippe, commencent à tomber malade. Les hôpitaux se remplissent, les USI aussi, et les décès s’accumulent. Les victimes ? Des personnes que non seulement on n’a pas préparées à être immunitairement plus résistantes, mais que la psychose ambiante a fragilisées encore plus.
La seconde vague annoncée devient donc réalité, mais ce n’est pas une grosse vague épidémique comme en mars-avril. Car les chiffres communiqués sont exagérés et à nouveau faussement alarmants : comme le signale Yves Coppieters dans LLB des 9-10 janvier, depuis la seconde vague tous les patients décédés testés positifs sont repris dans le comptage de décès Covid-19, même si la cause de décès est autre !
La règle de communication qui semble suivie est de donner, non pas des informations objectives, mais des chiffres qui font peur...
La réalité est que cette seconde vague, qui est surtout une vague d’hospitalisations, aurait pu être évitée car déjà depuis mars, on connaissait le secret pour traiter efficacement les patients Covid : traiter le plus tôt possible, en première ligne de soins (par les MG [3], à domicile). Les pays qui ont adopté cette stratégie n’ont presque pas eu de décès (Hong Kong et d’autres pays asiatiques, la Grèce, le Portugal, le Maroc, etc.). Mais cette stratégie de traitement en première ligne a été immédiatement torpillée, violemment critiquée, voire interdite. Une réaction révoltante des autorités médicales et scientifiques, et incompréhensible sauf s’il y a en arrière-plan une volonté active de faire durer l’épidémie et d’assurer ainsi l’attente angoissée des vaccins salvateurs. Très à propos, la campagne de testing a rapidement remis la machine à distiller la peur sur les rails, les traitements de première ligne n’ont pas été appliqués et, en conséquence, les hôpitaux ont été à nouveau surchargés...
La réalité est enfin que les mesures sanitaires imposées sont profondément inhumaines et donc inacceptables.
N’est-il pas inhumain et cruel de priver les personnes en MRS [4] des visites de leurs proches (cf. le témoignage rapporté dans LLB du 7 octobre), d’interdire les visites aux personnes hospitalisées, même mourantes, d’interdire les réunions familiales lors des enterrements ? Et de façon plus générale, n’est-ce pas une atteinte directe et inadmissible aux droits humains les plus fondamentaux que d’imposer sans débat démocratique, comme dans les régimes totalitaires, toutes ces draconiennes restrictions aux relations sociales et à la vie économique ?
Tout cela, répétons-le, sans que ces mesures soient justifiées par leur efficacité. Rappelons l’exemple de la Suède qui a fait confiance à la responsabilité de ses citoyens, la Suède qui a eu la chance unique d’avoir un expert compétent et intègre, indiscutablement doué de bon sens, et... qui a été écouté !
La réalité est que nos experts qui font la loi depuis bientôt un an sont d’abord incompétents : ils sont obsédés par le virus et totalement ignorants du rôle majeur que joue le terrain immunitaire, et ils sont incapables d’avoir une vision humaine et globale de la situation sanitaire ; et ensuite ils sont souvent pris dans des conflits d’intérêts qui influencent leur jugement, ils sont sans doute eux-mêmes manipulés.
La réalité est que, manifestement, des intérêts ’supérieurs’, primant sur le souci de la santé, la saine raison et l’honnêteté scientifique, tirent dans l’ombre les ficelles pour arriver à leurs fins. Mais cela, on n’a même plus le droit de le penser et surtout de le dire : les comploteurs ne supportent pas d’être montrés du doigt par les affreux ’complotistes’...
Voilà la situation réelle qui fait qu’une partie de la population ’ne s’habitue pas’ heureusement à cette manipulation de masse et à cette gestion liberticide, contraire au bon sens et à la morale humaniste. Oui, comme vous le dites « il ne fait aucun doute qu’un débat s’impose », mais pas seulement pour le couvre-feu.
Merci à LLB pour ces pages débats, opinions, et interviews qui montrent que cette vague de résistance existe. Dommage que vous ne puissiez pas être plus indépendants pour les informations générales...
Recevez, cher Monsieur, mes bien cordiales salutations.
Dr D., Belgique, janvier 2021