L’histoire populaire des États-Unis
par
Publication : octobre 2004
Mise en ligne : 5 novembre 2006
Je viens de terminer un livre, pas toujours agréable à lire, mais prodigieux d’enseignements. Il s’agit de : l’histoire populaire des Etats Unis par Howard Zinn. Il fait bien voir comment les “pères fondateurs”, c’est-à-dire cinquante propriétaires d’esclaves et massacreurs d’indiens, en déclarant « Nous, le peuple…. » ont mis au point un système électoral binaire qui aboutit aujourd’hui, pour moi, à souhaiter la victoire de Bush de peur que celle de Kerry n’amène la France à envoyer ses soldats en Irak, comme le suggère déjà Madeleine Allbright.
Le bilan que tire Zinn est qu’il n’y a pas d’autre issue que d’appliquer un programme comme celui de La Grande Relève, je cite en effet le haut de la p.757 : « les leviers du pouvoir devraient être confisqués à ceux à qui l’on doit l’état dans lequel se trouve la société actuelle – les grandes entreprises, l’appareil militaire et leurs alliés politiques. Il faudrait, par un effort coordonné de toutes les communautés locales du pays, reconstruire une économie à la fois efficace et juste, produisant en coopération ce dont les gens ont le plus besoin. Nous commencerions au niveau des quartiers, des villes, des lieux de travail. Tout le monde devrait avoir une tâche, quel qu’il soit, même ceux qui sont actuellement exclus de la force de travail – les enfants, les personnes âgées, les “handicapés”. La société pourrait ainsi bénéficier de cette énergie aujourd’hui gaspillée, de ces qualifications et de ces talents inexploités. Tout le monde devrait participer quelques heures par jour aux tâches certes routinières mais néanmoins nécessaires, consacrer la majeure partie de son temps libre au plaisir, à la création, à sa vocation, tout en produisant suffisamment pour garantir une répartition équitable. Certains biens de première nécessité devront être assez abondants pour être sortis du système d’échange monétaire et être disponibles gratuitement pour tout le monde : la nourriture, le logement, les soins de santé, l’éducation et les transports. » Il faut au moins jeter un œil à ce chapitre où il rêve de la seule solution réaliste, cela me semble en étroite parenté avec nos idées.
Alors, de voir qu’un “politique”, un ultra politique, aboutisse à dire que la seule solution qu’il envisage est de démocratie socio-économique, m’invite à ne pas chercher d’utopie du côté politique.