De la prostitution ...
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Publication : septembre 1983
Mise en ligne : 15 octobre 2006
Il y a, bien sûr, tout le champ de la prostitution et de la pornographie où proxénètes et "réalisateurs" exposent et exploitent les marionnettes du phantasme masculin, au gré des perversions ou déviations occidentales. Manipulant, pour des appointements variables, un cheptel toujours nécessaire, parait-il, à la bonne tenue de la Famille, à la tranquillité de nos rues, à la purge d’une masse de clients de toutes les couches sociales. L’exploitation du sexuel, à travers impôts et amendes diverses, rapporte gros à l’Etat (qui feint par ailleurs la répression). Autour des points chauds des villes où des femmes exercent, souvent encore sous la contrainte, se développe toute une industrie de la maladie mentale des sociétés modernes.
Pour ces femmes, souvent issues de milieux défavorisés (pas de formation au départ) l’appât du gain relativement facile, est une motivation individuelle suffisante. Des promesses fallacieuses de recyclage pour les en sortir ont été faites, alors que le "créneau" social qui permet ce genre d’activités est un gouffre qu’on veut nous faire prendre pour un mal nécessaire.
Les rapports humains, à l’inverse de ceux qui président dans d’autres sociétés moins mercantiles, y sont volontairement réduits, tarifés, minutés, dégradés vers une décomposition, dans tous les sens du terme, des actes habituellement généreux et spontanés de la vie ...
La clientèle vient là plus souvent se raconter, se tester, vérifier des difficultés intimes et des déplacements affectifs et sexuels que provoque précisément notre type de société déshumanisée.