Les statistiques françaises
Publication : 16 novembre 1935
Mise en ligne : 12 octobre 2006
Une des plus grosses difficultés rencontrées Par les commissions techniques de Dynamo a été l’insuffisance des statistiques mises à la disposition du public français sur toutes les questions qui intéressent l’économie.
Le gouvernement lui-même s’en est finalement inquiété et un des derniers décrets-lois y est consacré. La statistique générale de la France avait été rattachée à la présidence du Conseil par une loi du 24 décembre 1934 ; mais il fallait organiser les relations entre l’organisme central et les services statistiques des diverses administrations.
Le décret-loi confie cette mission au Conseil supérieur de statistique, reconstitué sur des bases élargies. Il devra, outre la centralisation et la coordination des renseignements, donner son avis sur les programmes d’enquête, sur le choix des méthodes à suivre, sur les projets de staistiques nouvelles. La direction de la staitstique générale de la France devient l’organe de préparation et d’exécution du conseil supérieur.
Celui-ci est composé de 64 membres tous répartis ainsi :
11 membres du Parlement et des grands corps de l’Etat, Conseil d’Etat, Cour des Comptes, Académies ;
14 représentants des organisations économiques (dont 2 des groupements ouvriers) ;
2 délégués des administrations publiques ;
14 personnalités qualifiées, représentant des organismes privés de documentation économique.
Attendons le nouveau Conseil à l’œuvre et souhaitons qu’il nous donne enfin des éléments de travail véridiques et contrôlés qui font bien défaut en France.
C’est d’autant plus nécessaire que l’industrie privée par exemple, à qui il faut bien s’adresser faute de documents officiels, montre - contrairement à ce qui se passe en Allemagne ou aux Etats-Unis - une telle méfiance envers tout enquêteur, que l’on pourrait croire qu’elle a beaucoup à cacher.
« Si donc le prolétariat renverse la domination politique de la bourgeoisie, sa victoire ne
sera que momentanée, aussi longtemps que, dans le cours de l’histoire, dans son «
développement », les conditions matérielles qui rendent nécessaires l’abrogation du mode de
production bourgeois, et par suite le renversement définitif du pouvoir politique bourgeois
ne seront pas réalisées. » Karl MarX, II, 455
|