Sottisier
Publication : 16 novembre 1935
Mise en ligne : 10 octobre 2006
Ce ne sont pas seulement les petits pays, hier encore acheteurs de nos produits, c’est aussi la pléthore industrielle qui, dans tous les pays, a multiplié les instruments de travail au delà de toutes les possibilités de consommation. De 1924 à 1930, les seuls E.-U. ont investi 14 milliards de dollars or, c’est-à-dire plus de 300 milliards de francs français, dans des industries qui ne trouveront jamais, pour leurs produits de consommateurs aussi longtemps que l’effort de plusieurs générations n’aura pas rendu au monde la puissance d’achat que, témérairement et prématurément, elles ont escomptée.
M. Daniel SERRUYS.
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« Il faut être singulièrement aveugle pour s’étonner de la durée et de la gravité de la présente crise, alors que tout notre effort a tendu à l’entretenir et à l’aggraver en paralysant le mécanisme naturel des prix »... « C’est un mensonge flagrant - de la part de ceux qui accusent le régime libéral ou capitaliste de faillite que d’affirmer la faillite d’un système par des arguments qui en démontrent a contrario et d’une façon péremptoire l’entière efficacité. »
M. Jacques RUEFF.
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Le mot « surproduction » figure toujours dans le dictionnaire que vient de reviser l’Académie française ; mais il est à peu près complètement retranché du langage courant, surtout en matière économique et agricole. Jamais, dans les manifestations oratoires et autres qui ont lieu dans nos campagne, il n’est fait la moindre allusion aux inconvénients néfastes qu’il y a à produire plus qu’on ne peut consommer. Ces inconvénients sont d’autant plus redoutables qu’avec le protectionnisme universel cloisonnant chaque pays, ce qu’un pays produit en trop il n’est pas sûr de pouvoir l’écouler ailleurs.
La « surproduction » existe plus que jamais. Si on ne veut pas prononcer le mot, il faut au moins tenir compte de la chose. Voudra-t-on bien admettre que seule est utile et bonne la production vendable ?
Matin du 3 octobre 1935.