Les progrès techniques
Publication : 16 novembre 1935
Mise en ligne : 10 octobre 2006
L’équilibre économique a existé dans le monde aussi longtemps que la formule suivante a pu être appliquée :
Production X, nécessitant l’emploi de 1.000 personnes (extraction, transformation, distribution) et donnant à ces 1.000 personnes un pouvoir d’achat nécessaire à la satisfaction de leurs besoins, ceux de leur famille, etc...
Le déséquilibre économique s’est installé dans le monde depuis que, grâce au progrès technique, la formule est devenue :
Production X, possible avec dix fois moins de main-d’oeuvre donnant, par conséquent, du pouvoir d’achat à 100 personnes, alors que les 1.000 personnes de la première formule (puisque la population ne décroît pas) ont toujours les mêmes besoins à satisfaire.
Voici de nouveaux exemples à ajouter à ceux publiés dans nos précédentes chroniques :
Le Normandie est chauffé au mazout. On emploie à la chaufferie dix fois moins de travailleurs ; en même temps, pas de charbon à extraire pour le Normandie, transports du mazout moins importants que ceux du charbon, donc autre économie de main-d’oeuvre.
Les bateaux-citernes, dont on a tant parlé ces temps derniers, suppriment l’emploi d’environ 1.300 hommes.
A un Congrès d’Ingénieurs Civils, il a été déclaré que, pour extraire 30.000 mètres cubes de terre, il fallait, il y a cinquante ans, 4.000 hommes. Aujourd’hui, pour extraire ce même volume, il suffit de 4 hommes avec des machines.
MATFORD fabrique 80 voitures par jour avec 2.300 salariés ; l’ancienne Maison MATHIS fabriquait 40 voitures par jour avec 4.000 salariés.
Autrefois, pour assurer une production de 3.000 bouchons par jour, il fallait deux personnes : l’une pour la préparation du travail, l’autre pour la fabrication. Aujourd’hui, une seule ouvrière fait 15.000 bouchons par jour.
Dans les usines où l’on utilise la machine Cowles, on fabrique aujourd’hui, avec un ouvrier-surveillant, un moyenne de 1.800 tubes à l’heure (tubes de vaseline et de crèmes de toilette), alors qu’autrefois un bon ouvrier ne produisait qu’une moyenne de 200 tubes.