À travers la presse


Publication : 16 décembre 1935
Mise en ligne : 3 juin 2006

M. François Le Grix est désolé de voir que la guerre civile recule. Il écrit :

« Que tout ceci devienne clair demain ! Il le faut. Que nulle déception n’aigrisse ou ne décourage cette jeunesse qui représente le meilleur de la générosité française, et ne s’est rassemblée que pour protester contre l’opprobre fait à l’honneur français, contre la démission que des gouvernements indignes prétendaient imposer à la France ! »

M. François Le Grix est vraiment peu qualifié pour représenter la jeunesse et son style devient de plus en plus abscons.

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L’Alliance Nationale contre la dépopulation avait son mot à dire sur la crise mondiale. Voici un extrait de son communiqué :

« Le problème économique, maintenant un ménage sans enfant, n’ayant pas de parents à sa charge, représente, quand la femme travaille, deux producteurs et deux consommateurs. Une famille de quatre enfants représente un producteur et six consommateurs. Une natalité trop faible condamne donc le pays à la surproduction et, par conséquent, au chômage.

La dépopulation devient fatale si les ménages de quatre ou cinq enfants sont des exceptions. A tout ménage sans enfant doit correspondre une famille de six enfants. »

Qu’attendent les chômeurs qui ont six enfants pour aller exiger qu’on leur verse les subventions dont bénéficie l’Alliance Nationale contre la dépopulation ? Car c’est un véritable gaspillage que de permettre aux farceurs de l’Alliance d’émarger au budget pour pondre de pareilles énormités.

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De L.-L. Jeune, dans Paris-Midi :

« Si Paris empruntait au même taux que Londres ou même que New-York, l’Etat réaliserait une économie de plus de 50 % sur le service de la Dette.

Ce serait comme si le poids de la dette se trouvait soudain ramené de 400 à 200 milliards.

Il n’y aurait plus de problème du Budget.

Il n’y aurait plus de question de trésorerie.

Les sociétés retrouveraient l’élasticité financière qui leur manque.

Et les affaires repartiraient d’elles-mêmes. »

Et que resterait-il à écrire à notre vieux Jeune ?

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La mort du professeur Richet

Nous nous inclinerions devant cet homme de science s’il n’avait eu la fâcheuse idée d’écrire, ces temps derniers, dans le Matin, au nom des jeunes générations.

Or, il avait 85 ans, et ses idées économiques dataient de plus loin encore.

Le Matin ouvre un concours pour remplacer le professeur Richet. Les hommes qui ne sont pas nonagénaires sont priés de s’abstenir.