... la politique peut-elle évoluer ?
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Mise en ligne : 17 mai 2006
On comprend bien qu’il faut changer la politique pour stopper cette course folle, pour que cesse l’asservissement d’une grande partie de l’humanité à l’enrichissement de quelques actionnaires et pour qu’il soit mis fin au pillage inconsidéré de la planète qui compromet aussi l’épanouissement des générations futures. Mais comment faire ?
Comment réoxygéner des espaces politiques ? Comment expérimenter des économies et des univers pluriels ? Comment jeter les bases d’une (réelle) gouvernance mondiale ? Comment repenser un imaginaire européen ? Telles sont les quatre questions posées à quatre “intellectuels” choisis par l’éditeur Fayard.
À chacune d’elles répondent successivement d’abord Mireille Delmas-Marty, Professeur au Collège de France, spécialiste des Études juridiques comparatives et de l’internationalisation du Droit, puis René Passet, Professeur d’Université, spécialiste du Développement, défenseur des approches “transversales” et qui fut le premier Président du conseil scientifique d’Attac, puis Riccardo Petrella, Professeur d’économie politique à l’université catholique de Louvain, fondateur du “Groupe de Lisbonne” et qui fut conseiller à la Commission européenne, et enfin Patrick Viveret, philosophe, Magistrat à la Cour des comptes, ancien rédacteur en chef de la revue Transversales, et qui est l’auteur du rapport de mission au gouvernement qui remet en cause la façon dont on considére toujours la richesse.
L’ouvrage qui contient leurs réponses est introduit par Edgar Morin, et ce chercheur, dont les multiples et diverses publications sont mondialement réputées, y propose « contre l’intelligence myope », « une pensée anticipatrice ». Plus modeste et plus simple, l’avant-propos de Valérie Peugeot est tout à fait remarquable.
Bref, l’ensemble constitue un monument tellement riche, tellement dense, qu’il est impensable de le résumer. Tout le monde devrait le lire et relire, depuis ceux qui ambitionnent de solliciter un mandat électoral jusqu’à tous ceux qui désespèrent des politiciens... mais qui estiment que la politique les concerne en tant que citoyen ayant au moins le droit de se forger une opinion.