Robotisation accélérée


Mise en ligne : 2 avril 2006

Comme le décrit Paris-Obs (9-15/3/2006) la RATP, la SNCF, la Poste, les banques, les compagnies d’assurances ... remplacent leurs guichets par des automates multifonctions. Dans les supermarchés on teste des “robots caissières”, machines à encaisser en libre-service où les clients “bipent” eux-mêmes les codes barres des produits qu’ils achètent, ils les posent sur un tapis roulant, règlent avec leur carte et emballent le tout dans des sacs. Dans les banques, les guichetiers laissent leur place à des automates capables d’effectuer 70% des opérations courantes : retrait d’argent, relevés de comptes, établissement de RIB, dépôts de chèques et d’espèces, virements, commandes de chéquiers... Évolution normale : peut-on se plaindre que des tâches répétitives soient effectuées par des machines ? Mais qu’on cesse alors de nous bassiner avec le “retour au plein emploi” car il est bien évident que cette automatisation se traduira par de nombreuses suppressions de postes dans le secteur des services, comme cela s’est déjà produit dans les secteurs primaire et secondaire. Si, dans les exemples cités, encore en voie d’expérimentation, les effets sont pour à présent minimes (400 postes de guichetiers ou de télévendeurs supprimés à la SNCF en 2005 et 500 en 2006), les syndicats craignent des suppressions massives de postes dans les toutes prochaines années : 4.500 à la RATP, 20.000 dans la grande distribution, ...).

Bref, le plein emploi pour tous n’est ni pour demain, ni pour après demain. Et dire que le patronat, les politiques, la plupart des économistes souhaitent que la durée du travail augmente, que l’âge de départ à la retraite soit retardé, que l’on maintienne le plus possible les “seniors” dans l’emploi ! Ils marchent sur la tête !