Courants d’air

Poésie
par  J. GRIEU
Publication : octobre 2023
Mise en ligne : 21 janvier 2024

Être à contre-courant n’est pas toujours fâcheux
Car en de nombreux cas, c’est bien un fait heureux.
Et même c’est parfois un début de sagesse  :
C’est à contre-courant qu’on remonte et progresse.

L’expression «  vie courante  » dit bien ce qu’elle inspire  :
On y passe son temps toujours vite, à courir.
«  Rien ne sert de courir  », on nous l’a pourtant dit  :
Il suffit d’arriver  ! Prenons donc des répits  !

Les courants d’opinion ne sont pas continus  :
Leurs flux peuvent stopper, partir dans l’inconnu,
Parfois passer de mode et, sans alternateur,
Passer alternatifs sans un transformateur.

Pour beaucoup de savants, le courant est porteur
Et les a installés comme de grands auteurs.
De Ohm à Faraday ou de Joule à Foucault,
Les courants, c’est ainsi, en ont fait des héros.

D’autres ont préféré faire dans la marineÊ
Pour, dans les océans, concocter leur cuisine  :
Le courant de Humboldt, le courant de Weddell
Celui du cap Leeuwen ou celui de Cromwell  !

Tramontane ou suroît, lombarde ou ponant,
Mistral ou sirocco, traverse ou vent d’autan  :
Pour aucun courant d’air on n’a de noms sonnants  ;
Seule la tradition nous a nommé les vents.

En coupant leur courant, la vie des gens sceptiques,
À ceux qui n’y croient plus vient leur montrer l’éthique  ;
À trop laisser courir, on vogue au gré des vents.
Le poisson mort ne peut que suivre le courant…

’’