Vous avez dit abondance ?

Éditorial
par  Y. GRELIER
Publication : octobre 2021
Mise en ligne : 6 mars 2022

Vous avez pu constater l’insertion d’un visuel dans le titre de la dernière Grande Relève : un insigne A, à l’origine pour "Abondance", qui a pour vocation à désormais porter l’identité des communications autour de l’économie distributive de Jacques Duboin, et en particulier votre journal.

C’est l’occasion de rappeler ce que représente cette notion d’abondance, par opposition à la rareté. Comme l’expliquait Jacques Duboin dans son ouvrage "Rareté et abondance" publié en 1944  : «  un produit utile possède une grande valeur d’échange tant qu’il reste rare et perd sa valeur d’échange en devenant abondant. Et comme sans valeur d’échange, aucun profit n’est possible, on combat l’abondance, faussement dénommée surproduction, dans l’espoir que le produit utile devenu rare retrouvera une valeur permettant de l’échanger avec profit  ».

Cette abondance permet d’offrir à tous la possibilité de satisfaire ses besoins, tout en devant s’articuler avec les ressources limitées de notre planète Terre, puisqu’il est nécessaire de la préserver. François Chatel précise ainsi  : «  l’emploi du mot abondance peut porter à confusion. Il ne s’agit pas de satisfaire une production débridée, synonyme de croissance perpétuelle et d’une ère de la consommation à outrance. Il s’agit plutôt de l’atteinte de cette potentialité tant recherchée par l’humain afin de se prémunir des disettes. Certains peuples ancestraux connaissaient cette situation d’abondance fournie par la nature et agissaient de sorte à préserver cet état en prélevant le strict nécessaire. Cette potentialité d’abondance, cette richesse possible, demande une gestion démocratique afin de tenir compte des répercussions sur l’environnement.  »

Aujourd’hui, nous pourrions parler de quête d’abondance que Günter Pauli concrétise dans ce qu’il appelle l’"Économie bleue" [1]  : il développe des technologies afin de transformer en ressources, des matières usuellement jetées, gaspillées. Il concrétise par ses recherches, la quête d’amélioration de la vie de nos semblables, ainsi que de notre planète, bien abîmée par nos activités hors sol. Cet insigne A pourrait aujourd’hui représenter cette quête d’amélioration sociale et écologique vers une (co)existence saine.

La défense du Droit au Travail et du Progrès Social, est devenue la défense d’un droit au Revenu, dans une économie basée sur une Monnaie de consommation, distribuant les richesses produites dans cette quête d’amélioration.


[1Gunter Pauli, L’Économie bleue 3.0, éditions L’observatoire  ; édition revue et augmentée - mai 2019