Dédé BARNOIN


par  A. WALTER, D. WALTER
Publication : mai 2020
Mise en ligne : 2 octobre 2020

Dédé, qui dans ces colonnes, a souhaité une bonne année 2020 à nos lecteurs… n’en aura pas vécu le tiers.

Il vient de succomber au virus.

En lui rendant hommage, Annette et Daniel, qui l’ont bien connu, font de lui le portrait d’un personnage attachant et “haut en couleur”  :

C’est une bien triste nouvelle que nous venons d’apprendre. Notre ami et camarade

Dédé BARNOIN

vient de décéder, vraisemblablement suite au virus.
Nous étions très nombreux à connaitre et à apprécier Dédé. C’était dans l’ordre (ou le désordre) des choses  : la mort charriée par l’épidémie en cours a fini par frapper un visage familier.

Il fallait que ça tombe sur Dédé ; le sentiment d’injustice n’en est que plus vif, bien qu’il soit absurde de penser qu’une mort soit plus ou moins juste qu’une autre.

André BARNOIN (Dédé) était postier et dessinateur, “humeuristique” plutôt qu’humoristique.

Dédé était un camarade de la CGT, très actif au sein de la FAPT, il avait été membre de sa C.E. Engagé dans l’inter-pro il avait aussi été membre de la C.E. de l’UD. Mais il était surtout engagé, particulièrement depuis qu’il avait pris sa retraite, dans le Mouvement National des Chômeurs et des Précaires. 
Et avec quelle fougue et détermination ! 

D’une antenne Pôle Emploi à l’autre, en passant par le Conseil Départemental, il trimbalait inlassablement sa colère face au sort réservé aux plus faibles et aux plus mal lotis de notre société.

Il avait le verbe haut et fleuri, y compris dans ses nombreux billets et dessins, et il n’en oubliait pas pour autant l’action de terrain. Lorsqu’une action était engagée sur Mulhouse en direction de la population en difficultés, Dédé était dans le coup...

Il n’avait pas imaginé, lorsqu’il avait choisi ce combat, qu’il le mènerait encore bien des années après : pour lui, les injustices qu’il dénonçait étaient si flagrantes qu’elles ne pouvaient pas perdurer au-delà de quelques mois !

Puis il prit la mesure de la noirceur de notre société et se rendit à l’évidence que ces injustices, loin de se réduire, ne faisaient que s’amplifier.

Nous ne pourrons pas le saluer une dernière fois, en tout cas pas maintenant. Ce sera pour plus tard, car nous aurions été des centaines et ça ne se fait pas par le temps qu’il fait.

S’il y a trop d’injustices dans le monde, c’est parce qu’il n’y a pas assez de “Dédés” pour le changer.

Salut Camarade, nous ne t’oublierons pas.

Annette et Daniel Walter