Où est le défaut du mécanisme ?


Publication : décembre 1996
Mise en ligne : 3 décembre 2005

Pourquoi la monnaie, dont l’invention et l’utilité apparaissent pourtant évidentes, est-elle devenue l’instrument de l’injustice ? La réponse saute aux yeux dès qu’on y réfléchit. La réponse, détaillée de quelques chiffres dans cet article.

L’essentiel (85%) de la masse monétaire n’est pas créé par l’état, dont c’est, pourtant, le droit régalien.
Ce privilège a été arbitrairement abandonné aux banques de crédit.
Contrairement à une idée fort répandue, ces banques “de second rang” ne se contentent pas de prêter aux uns ce que d’autres ont déposé chez elles.
Elles créent l’argent ex nihilo, sous forme de dettes et en retirent un intérêt quand leurs clients remboursent leur dette.

C’est ainsi que le choix des investissements est basé exclusivement sur la rentabilité.

Par quel mécanisme cet outil, dont l’invention et l’utilité apparaissent pourtant évidentes, est il devenu l’instrument de l’injustice ? La réponse saute aux yeux dès qu’on y réfléchit. La voici, à l’aide d’une image et de quelques chiffres.

L’argent fait boule de neige.
Laissez faire, laissez passer,
la boule va devenir énorme.


L’image est celle de la boule de neige. Faites une toute petite boule de neige et laissez-la glisser toute seule sur une bonne pente. Elle va devenir de plus en plus grosse, ramassant autour d’elle la neige de son chemin. Parce qu’il y a dans la constitution physique de la neige des forces qui permettent aux molécules de glace de s’agglutiner, de sorte qu’en laissant faire, en laissant passer la boule, elle va naturellement devenir énorme. Il en est de même pour la monnaie capitaliste : par la façon dont elle se constitue, elle a la propriété de s’accumuler. L’argent va à l’argent, dit la sagesse populaire. D’ailleurs, on ne prête qu’aux riches et les banques n’ouvrent de crédits qu’avec l’assurance d’en tirer un intérêt. Dès sa création, la monnaie capitaliste est conçue pour attirer l’argent :

Quelques chiffres donnent une idée plus précise de cette accumulation de l’argent dans la sphère financière.

En 1992, le montant total des exportations dans le monde a été en moyenne de 10 milliards de dollars par jour. Dans le même temps, les transactions sur les marchés des changes se sont élevés, en moyenne également, à 900 milliards de dollars par jour.

La bulle spéculative peut donc être estimée à 90 fois
le montant des exportations de l’économie réelle.


La somme des transactions financières en UNE seule journée est beaucoup plus élevée que la totalité des réserves de TOUTES les banques centrales, qui est de 693 milliards de dollars.

Nouveau chiffre, plus récent : les transactions financières des pays du G7 sont passées de 35 % du PIB en 1985 à 140 % dix ans plus tard.

Ces chiffres montrent à l’évidence que l’économie financière n’a presque plus rien à voir avec l’économie réelle, celle qui crée les richesses, des biens et des services. C’est donc cette faculté d’accumulation, inhérente à la nature de la monnaie capitaliste, qu’il faut supprimer.

L’essentiel (85%) de la masse monétaire n’est pas créé par l’état, dont c’est, pourtant, le droit régalien.
Ce privilège a été arbitrairement abandonné aux banques de crédit.
Contrairement à une idée fort répandue, ces banques “de second rang” ne se contentent pas de prêter aux uns ce que d’autres ont déposé chez elles.
Elles créent l’argent ex nihilo, sous forme de dettes et en retirent un intérêt quand leurs clients remboursent leur dette.

C’est ainsi que le choix des investissements est basé exclusivement sur la rentabilité.