Un postulat faux !


Publication : décembre 1996
Mise en ligne : 3 décembre 2005

There Is No Alternative ! (TINA)

(en français : « Il n’y a pas d’alternative » ) est un slogan politique attribué à Margaret Thatcher lorsqu’elle était Premier ministre du Royaume-Uni.
Elle exprimait ainsi sa conviction que la mondialisation capitaliste dirigée par le marché (financier) était inévitable, que tout autre organisation de l’économie était donc absolument impossible, inimaginable.
Cette conviction, largement et savamment répandue, est le fondement-même du libéralisme économique : il ne faut surtout pas chercher à orienter l’économie vers l’intérêt général, il faut au contraire laisser faire les marchés.

Or cette affirmation repose sur un postulat : l’intérêt général est la somme des intérêts particuliers, donc si chacun ne poursuit que son intérêt personnel, le marché qui en résulte va conduire “forcément” à la meilleure solution pour tous. Ce postulat d’une “main invisible ” du marché, qui trouverait miraculeusement la meilleure organisation possible, a évidemment, pour “les décideurs”, le mérite de les dégager de toute responsabilité économique …

Mais les faits sont là : depuis que cette idéologie mène le monde, c’est-à-dire depuis le début des années 1980, elle a contribué à l’enrichissement des plus riches et déshérité une part croissante de la population mondiale. Le postulat sur lequel elle repose est visiblement FAUX

Quand serons-nous capables de reconnaître que nous avons bâti un monde d’égoïsmes et de gâchis parce que nous avons fait confiance à un postulat faux, comme nous ne cessons de le constater chaque jour :
Non, le marché ne trouve pas naturellement la meilleure solution pour tous.

La preuve est amplement établie que ce postulat est faux. Il ne s’agit pas, pour autant, de jeter l’anathème sur des hommes, qu’ils soient financiers, marchands, médecins, responsables politiques ou banquiers, mais de montrer que nous sommes tous victimes d’une logique qu’on n’ose pas remettre en question, alors que les faits prouvent qu’elle est devenue nocive, dramatiquement et partout. Il faut en prendre conscience avant qu’il ne soit trop tard.

Laissez faire, laissez passer !
La façon la plus sûre de voir la fraude se développer !

Mais c’est d’autant plus difficile que, d’une part cette logique nous imprègne à tous les niveaux de la vie quotidienne et dès notre plus jeune âge au point qu’elle semble faire partie de l’ordre naturel, et que, d’autre part, les expériences qui ont été faites hors de cette logique ont été d’autres dictatures catastrophiques sur le plan humain.

Il faut trouver une alternative.
N’espérons pas changer la nature humaine,
supprimons les moyens de frauder.

Pour que la recherche du profit ne puisse plus bafouer les lois établies démocratiquement, pour que la richesse d’un pays soit produite et partagée en toute justice, il faut que l’instrument financier soit soumis au pouvoir politique. Or l’instrument du pouvoir financier, c’est la monnaie. C’est donc sur elle qu’il faut agir, et pour cela, comprendre ses défauts pour les corriger.