Un coup d’œil dans le rétroviseur
Mise en ligne : 30 juin 2010
Éric Toussaint est le fondateur d’une association dont nous avons souvent salué l’activité et vanté les publications, toujours très bien, très sérieusement documentées : le Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde, le CADTM.
Il vient de publier un petit ouvrage, “un coup d’œil dans le rétroviseur”, qui a pour sous-titre “L’idéologie néolibérale des origines jusqu’à aujourd’hui”. Il y met son érudition à l’appui de sa critique de l’idéologie libérale qui est à l’origine de la folie de notre monde actuel. C’est un condensé de ce qu’il faut avoir à l’esprit pour réfuter les théories qui prévalent, car elles ont encore largement cours dans les universités, dans les revues économiques et dans les médias qui cherchent à les légitimer, malgré leur échec flagrant.
publié aux éditions du Cerisier, 20 rue du Cerisier, 7033 Cuesme (Mons) Belgique. 91 pages 8 euros |
Notre auteur avertit, dans son introduction :
« …Attention, du côté des producteurs d’idéologie et de ceux qui rédigent les discours des chefs d’État des pays les plus industrialisés, on assiste à une mutation du raisonnement. La crise qui a éclaté au cœur du système a provoqué, chez certains serviteurs zélés du système, une sorte de chrysalide. La larve néolibérale veut se muer en libellule capitaliste. Elle veut se débarrasser de son costume gris réduit en lambeaux par la crise déclenchée en 2007 pour revêtir l’apparence multicolore d’une refondation capitaliste basée sur un dosage subtil entre liberté d’agir pour les capitalistes d’une part, et le sens des responsabilités et de l’intérêt général garanti par une sage régulation à la charge de l’État d’autre part. Comme la crise est multidimensionnelle avec une forte dimension écologique, et pas seulement économique et financière, de Barack Obama à Nicolas Sarkozy… on nous parle aussi de “capitalisme vert” ». Puis il décrit l’histoire de l’éclipse libérale des années 1930 aux années 1970, le retour en force de l’idéologie libérale dans les années 1970 et son renforcement avec la crise. Il revient sur les fondements théoriques des différents courants néolibéraux et les prédécesseurs, avant d’évoquer la révolution keynésienne puis la préparation de la contre-révolution néolibérale, suivie de la “vague” néolibérale.