Du concret tout de suite
par
Publication : mars 1987
Mise en ligne : 21 juillet 2009
Voici un peu plus de deux ans que j’ai fait connaissance avec le Distributisme. Je me rappelle cette période d’enthousiasme. Je venais de rencontrer des gens qui ayant une analyse de la situation allant dans le même sens que la mienne, me proposaient en plus LA SOLUTION. Devenant immédiatement un distributiste convaincu, je constatais à la fois l’a-charnement général à diffuser la proposition et le découragement devant le soidisant peu d’impact de nos thèses (peut-on le mesurer ?). Cherchant à saisir les causes de cette situation, je comprenais qu’il n’est pas possible de passer brutalement d’un système économique à un autre, techniquement et humainement parlant. Je pensais donc qu’il fallait procéder par étapes et proposais de travailler sur ce thème au sein d’une commission sur les mesures de transition.
Une mesure de transition
Un des axes suivis par la commission tourne autour
de cette question : Quelles réponses pourraient apporter des
conseillers municipaux distributistes, majoritaires dans leur commune,
aux contradictions du système que nous connaissons actuellement
? Pour l’instant, nous n’avons pas trouvé cette réponse.
Il semble que les pouvoirs d’un conseil municipal restent enfermés
dans les carcans du système et ceci explique qu’en aucun endroit
ne soit appliquées des mesures distributives. Mais nous nous
sommes aperçus que notre recherche tournait autour d’une notion
géographique, la commune, et que nous pouvions considérer
notre démarche sous un autre aspect, celui de notre temps. Actuellement,
les systèmes économiques sont appliqués à
l’intérieur des frontières qui délimitent les nations.
Pour changer l’ordre économique d’une nation il faut être
au pouvoir. Mais il serait peut-être plus facile de se soustraire
au système une heure par jour, puis deux, puis trois... jusqu’à
ce que notre système soit prépondérant. Pour cela,
il nous faudrait commencer des actes distributifs. C’est peut-être
en ce sens que le projet de Marc HANDRICH nous apparaît comme
une mesure de transition.
Marc HANDRICH et son Centre Télématique de Partage des Décisions (C.P.T.D.)
Marc est ingénieur, chercheur en intelligence
artificielle, et travaille depuis bientôt quatre ans sur son projet.
Distributiste acharné, il a compris le .rôle de la machine
dans la transformation de notre société et investit toute
son énergie pour accélérer le processus. Lui laissant
le soin de présenter son CPTD, je n’utiliserais que deux exemples
d’application pour vous faire saisir la portée de ses travaux.
Les recherches d’appartement sont très délicates, demandent
beaucoup de temps et de démarches. Une banque de ’données
par ville permettrait de regrouper d’un seul coup toutes les informations
et dé sélectionner rapidement les annonces selon ses propres
critères (le , prix, la surface, le lieu..). Cette possibilité
marque l’originalité dut serveur (recherche par critères
multiples et statistiques). Facilitant la vie des demandeurs d’appartement,
la banque de données entrainerait la suppression des agences
immobilières, donc de tout un pan de l’économie capitaliste
de notre pays. De plus, l’utilisation de tels systèmes entrainera
forcément une prise de conscience de la part du consommateur,
des possibilités de transformation liées à la machine.
Bien souvent, dans un même quartier, les habitants ne se connaissent
pas. Connectés sur un puissant serveur de quartier, ils pourraient
se rendre de multiples services sortant du domaine marchand : Qui peut
me prêter tel ou tel outil ? Qui peut me garder mon enfant pendant
une heure à tel moment ? Qui peut me rapprocher de la gare ou
de mon travail demain, ma voiture étant en panne ? Question brûlante
par ces temps de grève et d’intempéries.
La démocratie directe
Grâce au CPTD, je viens SEULEMENT de prendre
conscience d’un aspect important de la révolution technologique
qui, POURTANT a été abordé par Marie-Louise DUBOIN
dans "LES AFFRANCHIS DE L’AN 2000" : la communication de chacun
avec l’ensemble grâce à l’avénement de la télématique.
Ainsi la machine assure-t-elle la relève de l’Homme dans les
usines et les bureaux, mais elle assurera à terme la relève
de nos chers décideurs. Patrons et politiciens ne pourront plus
manipuler en cachant les informations à l’ensemble des citoyens.
Ceci explique peut-être que l’accès des banques dé
données soit réservé aux grosses entreprises et
à quelques spécialistes. Ceci explique peut-être
l’augmentation des coûts de liaison téléphonique
par l’abaissement de temps à l’unité qui entraine une
autolimitation financière pour l’usage du minitel et autres.
Mais malgré tous ces artifices, tous ces retardateurs de bombe
que savent nous concocter les dirigeants du système, le pouvoir
va changer de mains. Nous allons inexorablement vers la DEMOCRATIE DIRECTE.
L’avènement du distributisme est lié à ce changement
politique. Il s’inscrit dans l’Histoire.
L’économique est lié au pouvoir et vice-et-versa. Les
premiers riches furent les nobles. Puis, les richesses augmentant, la
Bourgeoisie s’est emparée du pouvoir et du tout social. L’ère
de l’abondance étant à nos portes, le pouvoir ira à
l’ensemble de la population et les richesses seront réparties
entre tous. Lutter pour le distributisme est insuffisant : il faut agir
pour la démocratie directe !