À Toulouse, ça bouge


par  R. JULLIEN
Publication : janvier 1988
Mise en ligne : 16 juillet 2009

A Toulouse, le 11 novembre dernier, un petit groupe de militants antinucléaires et non-violents a élevé un monument aux victimes de la guerre économique (voir photo en couverture). Les raisons de cette opération médiatique sont clairement expliquées dans le tract qu’ils ont distribué autour d’eux lors de la construction du monument et de la cérémonie qu’ils ont voulue officielle. Nous reproduisons cicontre l’intégralité de leur texte d’appel.
Grâce aux compagnons d’Emmaüs, qui ont fourni les frigos, cuisinières et autres objets de récupération, au PACT-ARIM, association en faveur de la restauration des logements, qui a fourni le plâtre, et le Secours Catholique, les chiffons nécessaires à l’édification, le monument a vu le jour face à l’Ecole de Commerce de Toulouse. Il n’a été autorisé à y rester que cinq jours, mais l’impact auprès des passants a tout de’ même été assez grand. Le but de cette opération était de sensibiliser le public au fait de l’exclusion sociale due aux difficultés économiques. Celle-ci se traduisant non seulement dans le chômage, mais aussi dans les "Erzatz" que sont les Tucs, les Pils et toutes autres contre-façons de l’emploi.
Cette opération ne s’arrête pas là. Elle souhaite se poursuivre sous d’autres formes de sensibilisation. Entre autres, est prévu pour la période de Noël, un spectacle de rue ayant pour thème l’exclusion sociale pendant les fêtes, ceci reprenant les symboles de la Crèche et du Réveillon.
Mais parallèlement à ces actions, un petit groupe de réflexion s’est mis en place afin de proposer diverses alternatives à la société actuelle. Ces propositions doivent être rédigées et distribuées lors des manifestations, dans le but premier d’indiquer au public qu’il existe des voies potentielles au développement de nos sociétés et que le choix économique est possible au-delà de la dualité capitalisme-communisme. Il est évident que les thèses de J. Duboin trouveront un écho très favorable parmi ces militants, sans pour autant qu’elles deviennent l’unique revendication dominante.
Ce qui paraît intéressant dans cette démarche, c’est plus la volonté de montrer qu’il existe d’autres pensées économiques que le militantisme pour une thèse isolée, et qu’elles demandent réflexion.
Nous essaierons dans la mesure du possible de vous tenir informés de l’évolution de cette expérience et des actions qui y seront menées en faveur de l’information et la sensibilisation du public.