Lu, vu, entendu
Publication : juillet 1988
Mise en ligne : 15 juillet 2009
"Les pompiers maladroits" par Guy Aznar
La vérité du futur est là : le
travail n’est plus la seule source de la richesse, les machines produisent
des richesses sans travail. Il faut donc nécessairement dissocier
le travail et le revenu. Dans l’avenir (proche), chacun, de toute évidence,
touchera deux chèques : l’un lié au travail (réduit),
l’autre constituant une redistribution collective de la richesse produite
par les robots.
Alors, dans le présent, jusqu’aux vacances, d’accord pour le
"revenu minimum garanti". Mais par pitié, ne renforçons
pas bêtement le principe d’une société coupée
en deux !
Saisissons au vol la chance du siècle (la diminution du travail)
pour permettre à chacun de travailler moins, avec un salaire
diminué mais sans perdre de revenus grâce à un deuxième
chèque offert par le robot.
Le Monde 21.5.88 (envoi de M. Buguet, Paris)
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Le revenu sans le travail par Gérard Adam
Si, pour des raisons évidentes de justice sociale, le revenu
minimum doit être instauré, il est impératif pour
le gouvernement d’expliquer sari’ relâche que désormais
il y a dissociation entre les trois composantes traditionnelles d’un
emploi : un revenu qui est la contrepartie d’un travail, une contribution
à la production’ (c’est la notion d’utilité sociale),
un facteur sinon d’épanouissement personnel du moins de statut
social (peut-on exister socialement en dehors de la vie professionnelle
?)...
Il faudra maintenant admettre que le travail n’est plus le passage obligé
pour l’obtention d’un revenu.
La Croix l’Événement 12/13.5.88 (transmis par P. Rosset, Clisson)
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Pour une économie distributive
M. Drouet, St-Jean-de-Boisseau (44), plaide au nom du "Mouvement
pour l’Économie distributive". Suit un article sur 2 colonnes
de 25 lignes :
"Pour une économie nouvelle, où la compétition
sera remplacée par la coopération entre les entreprises,
comme entre les pays (si certains pays refusent, il faudra appliquer
avec eux le troc). Cette coopération permettra :
- de partager le travail entre les entreprises, permettant ensuite le
partage du travail entre tous et diminution de celui-ci, au fur et à
mesure que la technique remplace l’homme,
- d’assurer à tous la distribution de la production par un revenu
social, issu d’une monnaie au service des hommes. L’argent n’ayant aucune
valeur sans les biens, il est logique que celui-ci soit au service de
la production et de la distribution, et non l’inverse,
- de diminuer considérablement la délinquance, le racisme,
les incitations à faire n’importe quoi pour vivre,
- d’arrêter le productivisme et son gaspillage, permettant aux
pays riches d’aider véritablement les pays pauvres afin que leurs
habitants n’aient plus à s’exiler, -d’arrêter le saccage
de la nature, Dans l’immédiat, nous demandons qu’un revenu garanti
soit donné à toutes les victimes de cette économie,
leur assurant l’indispensable pour vivre, la France ayant tout pour
le faire, au lieu de stocker, ou de détruire les biens destinés
à ces exclus, ce qui est indigne d’un pays civilisé".
Bravo !
Ouest-France 27.4.88 (transmis par H.M. Guérande)