Le tribunal sur la pauvreté des femmes
par
Publication : novembre 1986
Mise en ligne : 7 juillet 2009
Création des restaurants du Coeur par Coluche,
reprise des « soupes populaires » par l’Armée du
Salut sont quelques-unes des initiatives qui mettent en lumière
la paupérisation en France. Pas une voix ne s’est élevée
jusqu’ici pour dire que la pauvreté est devenue le problème
majeur des femmes. Il faut analyser cette pauvreté spécifique,
être à l’initiative d’actions, exiger des mesures. Cette
pauvreté toute relative par rapport aux pays du Tiers-Monde est
tellement présente et indiscutable que le Conseil des Ministres
de la CEE a décidé fin 84 d’une « Action Communautaire
de lutte contre la Pauvreté » pour laquelle il a débloqué
un budget de 25 millions d’Ecus, soit 150 millions de nouveaux francs
pour 1985 à 1988. Sa définition des personnes pauvres
est la suivante : « ... celles dont les ressources (matérielles,
culturelles et sociales) sont si faibles qu’elles sont exclues des modes
de vie minimaux acceptables dans l’Etat Membre dans lequel elles vivent ».
L’objectif de ce programme est de « promouvoir ou aider financièrement
la diffusion ou l’échange de connaissances, la coordination et
l’évaluation des actions de lutte contre la pauvreté ainsi
que le transfert de méthodes innovatrices entre les Etats Membres.
Que se passe-t-il en réalité 2 C’est bien sûr la
pauvreté en général qui va être étudiée,
des Organismes de recherche seront sollicités, puis, les études
seront enterrées comme par le passé. La situation particulière
des femmes, les causes et les conséquences de leur pauvreté
n’apparaîtront pas. Les femmes de la CEE ont donc décidé
d’agir. Regroupées au sein de la Coordination Européenne
des Femmes (CEF) Groupe de Pression Féministe Européen
créé en 1983, des Associations et groupes de femmes des
12 pays de la CEE projettent d’organiser un Tribunal Européen
sur la Pauvreté des Femmes. Il aura lieu à Bruxelles en
Mars 1988 pendant 4 jours. L’objectif de ce Tribunal sera triple :
1) Echange d’informations entre les femmes des 12 pays sur leur pauvreté,
avec témoignages.
2) Permettre aux femmes d’élaborer elles-mêmes une stratégie
de lutte contre leur pauvreté.
3) Faire connaître à tous les Gouvernements et aux Instances
communautaires cette pauvreté, proposer et exiger des mesures
d’envergure.
Pour contact :
Tribunal sur la Pauvreté, Maison des Femmes, 8, cité Prost
75011 Paris