Du « pourquoi pas » au « tout est possible »
par
Publication : février 1990
Mise en ligne : 2 avril 2009
La tolérance, c’est l’acceptation des différences
pour lesquelles on discriminait, à tort, des gens qui n’y pouvaient
rien : malades, handicapés, jeunes, vieux, femmes, noirs, arabes,
pauvres, marginaux ; ou bien dont les opinions diffèrent des nôtres
mais n’entrainent aucune perturbation sociale ou familiale.
Aujourd’hui, ces concepts de différence et de tolérance
sont détournés de leur origine et nous ne cessons, tous,
de tricher avec nous-mêmes, puisque quotidiennement contraints
de tolérer des millions d’horreurs, d’ignominies, de menaces
qui peuvent à tout instant nous frapper personnellement, et qui
ne sont le fait que de l’incompétence, de la corruption, de l’avidité
égocentrique des hommes de pouvoir.
Si nous ne disons rien, nous sommes partie prenante de cette lâcheté,
nous sommes partie intégrante des massacres qui, perpétrés
ailleurs, rapportent à l’Etat français 35 milliards de
francs par an ; nous sommes bénéficiaires indirects, dans
tous nos acquis, technologiques et culturels, de l’exploitation du tiersmonde
là-bas et ici... de celle même de notre propre prolétariat
dès le siècle dit "des lumières" (36
chandelles !!) et de l’institutionnalisation d’un quart-monde aujourd’hui.
Si bien que notre idée de la tolérance est totalement
pervertie, ressortie à mauvais escient, tout comme celle d’une
liberté qui s’exerce peu. Devant ce peu de choix, nous faisons
semblant d’avoir résolu nos problèmes. Nous ne cessons,
en fait, de fonctionner sur des leurres :
- celui des Droits de l’Homme, bafoués partout,
- celui de la liberté d’expression, censurée dès qu’elle dérange,
- celui de la laïcité, dans lequel, l’histoire ayant dérivé, on met tout ce qu’on veut,
- celui de la tolérance, qui fait que dès que quelqu’un n’est pas conforme à ce que les pouvoirs en place ont décrété, il se retrouve expulsé, en prison, à l’asile, dans des camps, privé de ressources...
Et chaque Français tolère très bien tout çà, tout en se faisant croire qu’il l’a choisi, qu’il a le choix, mais cependant, n’est ni responsable, ni coupable, et que tout-va-très-bien-merci... jusqu’à ce qu’il lui arrive une tuile. Alors, on crie "Au loup", et on se met à réfléchir...