La Roumanie sur le fil
par
Publication : juillet 1982
Mise en ligne : 26 janvier 2009
Après la Pologne, c’est au tour de la Roumanie de détenir
le ruban bleu de l’endettement avec 20 milliards de dollars. La main-d’oeuvre
pourtant n’y chôme guère et si le consommateur doit néanmoins
se rationner, c’est pour approvisionner les exportations destinées
à rembourser les investissements réalisés dans
ce pays par les Multinationales. Celles-ci, intéressées
par une main-d’oeuvre qualifiée, disciplinée, besogneuse
et bon marché, ont fait apport de technologies et de matériels,
trouvant profitable de travailler en co-production ou même en
co-entreprises. Elles ont obtenu, auprès de quelque 120 banques
occidentales, les crédits requis par leurs implantations et c’est
le travail des ouvriers roumains sur lequel elles comptent pour faire
face à leurs propres échéances. Autant dire que
le rythme forcené des exportations auquel le pays est astreint
voue le consommateur à la portion congrue. D’où les premières
manifestations de mécontentement dirigées contre le Pouvoir,
tout comme en Pologne.
La Pologne a connu en effet le même processus. Mais là
comme ailleurs, le rôle des Multinationales a été
gommé par les médias. Les grandes dames sont toujours
au- dessus de tout soupçon. Quand l’explosion se produit, journalistes
e’ reporters habitués à considérer l’effet pour
la cause, entonnent à l’unisson le refrain connu : c’est la faute
à Moscou...