Dialogue


Publication : novembre 1981
Mise en ligne : 18 novembre 2008

M. Lucien Bigoureau, de Lyon, nous dit qu’à 81 ans il passé une merveilleuse retraite grâce à « l’économie distributive » qui lui procure une occupation morale idéale. Il répond à M. Krassovsky qui estime que si une économie distributive distribuait tout gratuitement, personne ne voudrait plus travailler. Il lui recommande la lecture de « Cent ans après  » d’E. Bellamy (1880) (lequel, entre autres avait prévu la carte de crédit) . C’est un dialogue entre deux personnages dons l’un est du XIXe siècle, l’autre du XXe.

- « Quelques hommes font, vous le savez bien, deux fois plus d’ouvrage que d’autres. Eh bien, ces ouvriers plus habiles sont-ils contents de rester au même niveau que les paresseux ?
- Comme nous exigeons absolument le même service de chacun, nul ne peut se plaindre d’injustice, répondit le docteur.
- Mais cela n’est pas possible, comment égaliser ainsi le travail quand il n’y a pas deux hommes avant exactement la même force  ?
- Rien de plus simple, il est convenu que chacun doit travailler de son mieux.
- Eh bien, si chacun travaille de son mieux le travail de certains dépasse de beaucoup le travail de certains autres.
- C’est vrai, dit le docteur, mais la quantité produite n’a rien à voir avec la question de mérite. Bien mériter... voilà la question morale ; or la quantité produite n’est que matérielle. Ce serait une logique bien extraordinaire que celle„ qui voudrait déterminer la question morale par la question matérielle. Faire son possible selon ses forces, selon ses moyens, c’est tout ce que le gouvernement demande ».

M. Bigoureau ne veut pas recopier tout l’ouvrage mais souhaite qu’après ce bref extrait, M. Krassovsky s’empressera d’acheter ce livre.