Les Français... Tous propriétaires !
par
Publication : juillet 1981
Mise en ligne : 14 novembre 2008
Giscard avait introduit dans son baratin électoral, la suggestion :
« Tous les Français propriétaires ! » C’était
alléchant. Et il débitait un blablabla selon lequel, s’il
était réélu, les facilités s’ouvriraient
pour que chacun de nous accède à la propriété
de son deux pièces kitchenette et même, à celle
de sa résidence secondaire.
Tout ça c’était royalement bidon. Voici la pénible
réalité : un décret du 14 avril 1981 augmente les
tarifs des notaires, lesquels n’avaient guère besoin de cette
manne puisque leurs honoraires sont, non pas fixes comme de vulgaires
salaires, mais indexés sur le coût de la vie et même
mieux, puisqu’ils sont bénéficiaires d’un pourcentage
sur l’objet de la transaction.
Ce sont précisément ces pourcentages qui sont majorés
; alors que « Le Point » et des organes syndicaux ont révélé,
l’an passé, que des notaires gagnaient 700 000,00 F par mois
!
L’acquéreur d’un important immeuble d’un million de francs paiera
1 % à son notaire (majoration de 3,26 %).
Le candidat à la propriété d’un modeste lot de
100 000 F paiera non pas 1 %, ni 1,5, ni 2 %, ni même 2,26 % comme
auparavant, mais bien 2,56 %, c’est-à-dire une augmentation giscardienne
de 11,82 %. Le modeste supporte un taux quatre fois plus élevé
que le riche ! On voit par ce détail, malheureusement incontestable,
que le gazouillis du croqueur de diamants, n’avait rien à voir
avec le décret qu’il signait en coulisse.
Il reste aux remplaçants à renverser la vapeur : 1 % pour
les pauvres, 5 % pour les riches acquéreurs et exonération
totale des petits héritages, création d’un barème
vraiment progressif, surtaxe pour l’héritage échouant
à un individu déjà fortuné, propositions
de 75 % des notaires eux-mêmes, ainsi que nous le signale «
informations notariales » (B.P. 5, 19230 Pompadour).