La fin des patrons *
par
Publication : janvier 1981
Mise en ligne : 14 octobre 2008
Y. Gattaz fait partie de cette pléïade de besogneux attelés
à une impossible mission : la défense de la « libre
entreprise », considérée comme le système
le plus apte à procurer le maximum de bien-être au maximum
de personnes. Les faits démentent, aujourd’hui, les visions paradisiaques
d’Adam Smith et de J.B. Say, prophètes d’un autre siècle.
Qu’à cela ne tienne. Ayant choisi de nier l’inadaptation de nos
usages monétaires à l’accélération du progrès
technique, Y. Gattaz et ses confrères en religion libérale
tentent, contre l’évidence, de démontrer que les faits
ont tort. Leur foi est émouvante mais elle ne suffit pas à
convaincre. Une hirondelle ne fait pas le printemps. Toute entreprise
reste vulnérable, exposée à la concurrence extérieure,
pourchassée par le fisc, assujettie au crédit, à
l’humeur de ses banquiers, paralysée par la grève, par
d’incessants contrôles, par des ruptures d’approvisionnements,
des carrences de main d’oeuvre qualifiée, sinistres, accidents
et mille autres aléas.
Contre un marché qui se dérobe. le courage, la ténacité,
l’adaptabilité du petit patron comptent pour moins qu’un pipi
de chat.
* Un livre de Y. Gattez.