Souteneurs, receleurs et dealers contribuent aussi à la richesse d’un pays

Conformément aux volontés de Bruxelles, l’institut de la statistique italien a décidé d’intégrer l’argent du crime dans la comptabilité nationale. Reste à définir la méthode de calcul.
FINANCE
par  J.-P. MON
Publication : octobre 1998
Mise en ligne : 20 juin 2008

C’est par ces lignes que Courrier International (17-23/9/98) résume un article paru dans le quotidien économique et financier italien Il Sole/24 Ore, citonsle  : « l’Union Européenne a décidé qu’à partir de l’an 2.000, les activités illégales entreront officiellement dans les comptabilités nationales. Par illégales, on entend les activités interdites par la loi (la production de drogues, par exemple), et celles qui peuvent être légales en ellesmêmes mais qui ne le sont plus quand elles sont exercées en dehors du cadre prévu par la loi (comme l’exercice d’une profession par des personnes non habilitées)  ». L’Institut de la statistique italien annonce que « ces deux types d’activités devront figurer dans la comptabilité nationale, au poste production, à condition de générer des biens et des services pour lesquels il existe une véritable demande du marché. » Autre critère retenu  : « ne seront prises en compte que les transactions où il existe un accord entre vendeur et acheteur (outre la drogue, on pense à la marchandise volée et à la prostitution), tandis que les autres (extorsions, vols, cambriolages) en seront exclues. »

Bien entendu, la Commission Européenne a fait très peu de publicité pour ces nouvelles dispositions financières qui, dit-on, ne préoccupent que les spécialistes.

Il serait pourtant intéressant de savoir ce qu’en pensent les futurs candidats aux élection européennes de 1999 ?