Tribune libre
par
Publication : septembre 1977
Mise en ligne : 18 avril 2008
L’HUMANITE ET SES PROBLEMES
Sous ce titre, l’un de nos abonnés, M. René Convard, nous a adressé une étude tort bien rédigée que son importance (près de 4 pages de « La Grande Releve ») ne nous permet pas de publier. vous nous limiterons à en citer les passages qui caractérisent la position de ce camarade. Nous les commenterons ensuite.
UNE VISION DU FUTUR
« Pour avoir une civilisation nouvelle, écrit
M. René Convard, il faut des hommes nouveaux. Aussi l’instruction
et l’éducation de l’enfance est-elle ci’ une importance capitale.
» La réalisation d’une société qui serait
celle de l’Age d’or pour tous les habitants de la planète n’est
sans doute pas impossible dans les temps futurs et rien n’empêche
d’en choisir une qui sera peut-être celle de demain, tout au moins
pour les principes de base.
» Donc, le monde sera administré par un gouvernement mondial,
l’O.N.U. en est déjà une ébauche. Les peuples parleront
la langue universelle, les lois économiques et sociales seront
généralisées, la liberté de circulation
sera totale. Les crises engendrées par les destructions dues
à là guerre, le sous-développement, et toute autre
cause auront disparu. Le gaspillage ne sera plus de mode, on fabriquera
du matériel durable. Chaque habitant aura droit à un revenu
social de là naissance à là mort, il ne fera disparaître
aucun des droits politiques mais il les complètera par les droits
économiques de l’homme sans lesquels ils n’ont plus de sens aujourd’hui.
Car pour vivre « libre » il faut avoir de quoi vivre.
» Le revenu social et la libre maternité, par l’emploi
de nouvelles méthodes de contraception, non préjudiciables
pour là santé et non contraignantes, apporteront à
la femme sa libération complète, aucune loi naturelle
ne la condamnant a dépendre économiquement de l’homme.
» Les équilibres biologiques entre l’homme et là
nature harmonieusement respectés, la pollution ne sera plus qu’un
mauvais souvenir... ».
M. René Convard poursuit sa description d’une société
idyllique, très proche de là société «
distributive » pleinement réalisée. Mais, pour lui,
elle n’est qu’un rêve réconfortant.
LE PRIMAT DE L’ECONOMIQUE
Jacques Duboin et ses disciples n’ont jamais pensé
que la transformation sociale dépendait d’un changement des mentalités
des peuples. Car ils n’ont jamais oublié que cette mentalité
résulte du régime au sein duquel ces peuples vivent. Certes,
ils n’ont jamais, non plus, considéré l’éducation
comme négligeable, et la propagande que nous taisons par l’écrit
et la parole en est la preuve. Jacques Duboin n’a jamais présenté
l’économe distributive comme une réalisation de l’Age
d’Or mais comme une nécessité des temps modernes. Il a
même démontré que nous vivons là période
historique au passage de le Rareté à l’Abondance, que
l’économie capitaliste, faite pour un etat de pénurie,
est et sera de plus en plus la proie de contradictions internes qui
l’obligeront, sous la poussée d’hommes dont elle ne sera plus
capable de satisfaire les besoins, à abandonner le processus
échangiste contre un processus distributif.
Les peuples n’agiront donc pas, en faisant basculer le régime,
du fait d’une nouvelle mentalité mais d un réflexe tout
naturel de défense de leur propre vie. C’est l’avènement
d’une société reposant sur de nouvelles bases, dont l’Argent
ne sera plus le mobile et le but, qui, peu à peu, les fera sortir
de leur mentalité égoïste actuelle.
Il est certain que M. René Convard n’a pas encore pris conscience
que l’économie capitaliste a atteint ses propres limites. Croirait-il
au « Plan barre » ? Ce plan qui ne pourra réduire
l’inflation qu’aux dépens des hommes, dont le nombre de chômeurs
ne cessera de croître, et qu’aux dépens du progrès
en réduisant l’expansion économique en deçà
des besoins des hommes de ce temps.
LE DESARMEMENT NECESSAIRE
C’est avec raison que M. René Convard souligne « le danger imminent d’une troisième guerre mondiale... du fait de la course aux armements » mais, là encore, il ne voit le salut que dans un changement des mentalités, dans une prise de conscience des peuples. Rappelons-lui que le commerce des armes est devenu une nécessité de survie pour les économies capitalistes. C’est par l’abolition de cette économie qu’il faut commencer, et sans tarder car, en effet, le temps presse.
LE CONTEXTE INTERNATIONAL
C’est en résolvant les problèmes qui
se posent a notre propre pays que nous montrerons aux peuples de là
planète ce qu’il convient de faire pour sortir de leurs propres
difficultés.
Si nos pères avaient attendu que toutes les nations soient mûres
pour là République, là première République
française n’aurait peut-être jamais existé.
Sans aucun doute, une transformation économique et sociale aussi
profonde que celle qui résulte d’une économie distributive,
pose des problèmes de relations internationales, mais aucun d’eux
n’est insoluble.
Tout au contraire de ce que semble croire M. René Convard, nous
ne résoudrons nos problèmes nationaux que par une rupture
radicale avec les économies capitalistes et, tout particulièrement,
avec leur système financier.