Au fil des jours


par  J.-P. MON
Publication : avril 1977
Mise en ligne : 18 mars 2008

Dans « France-Soir » du 9-1-77, François Gault cherche des armes contre le chômage. Il écrit : «  Plus longue que prévu, la ’crise économique a modifié la politique industrielle et celle des échanges internationaux. Dans ces conditions, de nouvelles armes se révèlent nécessaires pour venir à bout du problème. On ne les connaît pas encore, mais on les cherche. »
Nous suggérons à F. Gault de s’abonner à «  La Grande Relève » et de nous ouvrir les colonnes de «  France-Soir ».

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L’automatisation du dessin des circuits intégrés est maintenant une réalité : associé à un ensemble de traçage photographique, un calculateur permet d’automatiser entièrement la phase manuelle de dessin des circuits intégrés et rend possible la conception de circuits imprimés de grandes dimensions.
La précision obtenue est de 1/100 de millimètre pour un carré de 300 mm de côté ou de 2/100 de mm pour une surface de 500 x 600 mm. La vitesse de tracé est de 100 mm à la seconde.

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Depuis quelques temps viennent d’apparaître sur le marché des testeurs automatiques de composants et de sous-ensembles électroniques. Permettant d’assurer les contrôles à la réception, en cours de production et en fin de fabrication, ils entraînent une amélioration de la qualité du produit fini et un abaissement des prix de revient.
Les testeurs automatiques apportent des avantages incontestables tant sur le plan fonctionnel qu’économique : le diagnostic est en effet beaucoup plus précis et plus rapide (quelques minutes au lieu de plusieurs heures) que lorsqu’il est est effectué par des techniciens. Ils permettent d’utiliser un personnel peu qualifié et rapidement formé.

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Le véritable motif de la grève qui vient de paralyser le centre informatique de la B.N.P. est la menace de la mise en place d’un vaste plan de restructuration de l’informatique dans les banques, entraînant, de très nombreuses suppressions de postes.

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Les trois exemples que nous venons d’évoquer démentent à l’évidence l’affirmation maintes fois entendue selon laquelle le progrès technologique ne supprime que des emplois de faible qualification et crée par contre des emplois exigeant un niveau de connaissance plus élevé.
Désormais, techniciens, dessinateurs, informaticiens, ingénieurs doivent un peu plus se sentir solidaires des manoeuvres et des O.S. et exiger avec eux un revenu garanti.

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Après le Tour de France des chômeurs en quête d’emploi, Raymond Barre va-t-il proposer le Tour de France des malades ?
Ses services se plaisent en effet à dire qu’il y a globalement assez de lits d’hôpital en France mais qu’on ne sait pas les utiliser.
Décidément, il va y avoir bientôt beaucoup de monde sur les routes !

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D’ailleurs, tout ce qui est social tracasse notre Premier ministre :
Après avoir prôné « l’assainissement » des Entreprises par l’allègement de la main-d’oeuvre (sidérurgie entre autres exemples), il s’en prend maintenant aux dépenses sociales : « Si l’on n’y met pas bon ordre, nous courrons à l’abîme » dit-il à ses proches collaborateurs. Selon lui, tout système qui tend à garantir à tous et à chacun un minimum de ressources entraîne l’existence d’un budget absorbant complètement le montant du produit national.
Nous avons pourtant vu dans le précédent « Fil des Jours » que le S.M.I.C. à 5 500 francs est parfaitement concevable dès à présent pour tous les ménages français.

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Le revenu minimum garanti n’est pourtant pas une utopie il est inscrit dans le programme du Parti Québécois qui vient de remporter les dernières élections législatives au Québec.
Et il ne s’agissait pas d’une simple promesse électorale puisque le ministre des Affaires Sociales du nouveau gouvernement québécois vient de soumettre au Conseil des Ministres un projet de mise en place progressive du revenu familial garanti.

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Il faut à tout prix maîtriser l’abondance  : la Commission Européenne préconise une réduction des capacités de raffinage de 16,5 % pour l’ensemble de l’Europe des Neuf. Elle recommande pour cela d’arrêter complètement les nouvelles constructions et de mettre hors service définitivement les installations les moins efficaces.

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Aux Etats-Unis, patrons et syndicats étudient divers projets concernant l’éventuelle réduction de la semaine de travail à 32 heures.
En France, le gouvernement et le patronat, toujours en retard d’une guerre, en sont encore à refuser les quarante heures.