Bouygues : un destin lié au scrutin présidentiel
Mise en ligne : 31 mai 2007
Jean-Claude, un de nos lecteurs, feuilletait récemment un journal destiné aux professionnels de la santé, un organe qu’on ne saurait imaginer trop constestataire. Il y trouva une analyse, présentée sans fard, dont la lucidité est fort éloquente. Et comme elle est d’actualité, il nous l’a envoyée pour la soumettre au jugement de lecteurs qui hésiteraient entre deux systèmes économiques. En voici le texte :
L’issue du second tour des élections présidentielles modifiera considérablement les perspectives du groupe. En bien ou en mal.
S’il est désormais d’usage d’affirmer, non à tort, que la politique et plus particulièrement les issues de scrutins n’ont plus aucun impact sur les indices boursiers, il n’en reste pas moins que quelques valeurs affichent encore une sensibilité aux résultats électoraux.
C’est le cas du groupe Bouygues dont les activités existantes, mais aussi les projets de développement, se retrouvent directement concernés par certaines mesures figurant dans les programmes des deux candidats présents au second tour de l’élection présidentielle.
Dans le BTP, pour commencer, M. Sarkozy comme Mme Royal ont tout deux annoncé vouloir soutenir la construction de logements et le développement des transports publics. Bouygues y trouverait certainement son compte à l’heure où un ralentissement notable de la croissance est attendu dans ce secteur à l’horizon 2008.
En revanche, si plusieurs mesures globales et fiscales (défiscalisation pour les heures supplémentaires, flexibilité des 35 heures) proposées par le représentant de l’UMP sont favorables au groupe, un relèvement du SMIC, tel que pourrait le décider un gouvernement socialiste, le pénaliserait, sa main-d’œuvre étant faiblement rémunérée.
De même, et c’est là que réside le principal enjeu, la volonté de Bouygues de créer un géant de l’énergie en entrant au capital d’Areva et en augmentant sa participation dans Alstom serait mise à mal par l’élection de Mme Royal, opposée à une ouverture du capital du groupe nucléaire. Dans la foulée, la société se verrait en outre contrainte, faute d’opportunités, de conserver son activité Télécoms alors même que l’entrée d’un quatrième opérateur serait encouragée. Enfin, la hausse de l’impôt sur les sociétés prônée par Ségolène Royal, pour les groupes dont le taux de distribution est élevé, est pénalisant pour TF1, filiale de Bouygues.
L’élection de la candidate socialiste bouleverserait la stratégie du groupe. Le titre profiterait en revanche de l’élection de M. Sarkozy. Dans un tel scénario, nous l’achèterions donc autour de 52 Euros dans une optique de moyen terme.
Suivaient quelques chiffres sur les variations présumées de la cote du groupe en Bourse…