Frêle digue
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Publication : mai 2002
Mise en ligne : 20 janvier 2007
On peut comparer l’extrême droite à une rivière endiguée dont le manque d’entretien de ses digues a fait que ce qui devait arriver, arriva : une digue a lâché laissant se répandre tout un flot d’idées nauséabondes. Comme en pareil cas il y a urgence et que, dans l’urgence il faut des mesures exceptionnelles, le vote Chirac fera l’affaire pour colmater la brèche. Mais après ?
Il y a un proverbe africain qui dit qu’il y a des coups de massue qui rendent lucide. Puisse le résultat de ces élections servir d’électro-choc ! Mais le mal est déjà fait, et pas la peine d’incriminer l’abstention (en Belgique où le vote est obligatoire, l’extrême droite frôle les 20%) car la responsabilité incombe aussi bien à cette droite, en panne d’idée, si ce n’est l’irrésistible volonté de revenir au pouvoir comme si c’était sa place légitime, qu’à cette gauche caviar qui a cru que se proclamer socialiste suffisait à s’assurer le vote des “couches populaires”. D. Strauss-Kahn a même écrit dans son dernier livre qu’il fallait “cibler” les classes moyennes plutôt que les couches populaires. On voit le résultat !
Puisse ce coup de pied dans la fourmilière redessiner un nouveau monde politique, avec de nouvelles têtes, qui auront à coeur de répondre, non aux corporatismes, mais aux aspirations de la base, en redonnant l’espoir. L’urgence est là et si rien n’est entrepris dans ce sens, l’orage qui risque d’arriver gonflera le flot d’idées nauséabondes de la rivière qui balaiera le malheureux barrage d’urgence de la digue.
Au fait, que répond le Medef aux élucubrations économiques de Le Pen ?