Sottisier


Publication : 1er novembre 1935
Mise en ligne : 10 décembre 2006

« Dans un pays aussi riche que la France, l’argent cher est un contresens. L’abondance des capitaux est telle que toute entreprise saine devrait pouvoir trouver à peu de frais le crédit dont elle a besoin. »

M. Tannery.

Oui, sans doute, pour produire plus, n’est-ce pas ?

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« L’Etat veut consolider son équilibre. L’intérêt des commerçants est de comprendre essayons d’arriver le plus vite possible à la fin de la crise, cette crise dont nous ne sortirons pas par des solutions de miracle, mais par des solutions de liberté. Je n’en connais pas de meilleures.  »

M. Herriot.

Contingentements, décrets-lois seraient donc des solutions de liberté ! Enfin, enfin.., retenons l’aveu final. Informez-vous, Monsieur Herriot.

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« A l’heure actuelle, le monde connaît incontestablement ce que les économistes du commencement du XIXe siècle appelaient l’engorgement général : le « general glut » qu’ils redoutaient par dessus tout et où ils voyaient la manifestation du nouveau sorcier qu’était le machinisme naissant. A cent ans de distance, c’est une crainte analogue qui s’empare de l’humanité et qui lui fait envisager avec effroi un monde où la machine sera tout et où l’individu, réduit à l’oisiveté par le triomphe de la mécanique, ne gagnera plus rien et sera incapable d’acheter les produits que déverseront les usines. »

Conseil National Economique.
(Journal officiel, 26 avril 1932.)

Ne te frappe pas, ô Conseil National Economique, la phrase magique a été trouvée qui rendra bienfaisantes les « manifestations » des sorciers et de leurs apprentis !